Avec Fuck Love, comme je l’avais fait dans Alter Eros, j’ai souhaité mettre en relief des émotions universelles liées à l’éphémérité de la passion amoureuse. J’ai été encore animé par une interrogation autour du désir et de sa durée de vie plus ou moins courte… Comment des moments aussi magiques dans la rencontre amoureuse peuvent se ternir et conduire à de la souffrance aussi rapidement par moments, et pourquoi la lassitude devrait forcément s’installer entre deux personnes qui s’aiment et décident de cheminer ensemble, l’ennui est-il inaltérable ?

Or, en basculant dans une écriture de dialogue plutôt que dans l’écriture de poèmes, j’ai pu creuser davantage le sujet, on rentre ici dans l’intimité d’un couple dans lequel nous pouvons nous voir refléter, elles abordent le sujet de l’amour sous un spectre large, chacun pourra s’y voir à un moment donné ou l’autre de la pièce. Evidemment, j’ai souhaité y mettre un brin de poésie et mon grain de folie, pour que ce couple de femmes puisse se déployer au-delà de leur propre couple. J’ai trouvé de nombreuses sources d’inspiration en surfant sur Internet, de là m’est venu l’idée d’intégrer des vidéos dans la pièce et de faire en sorte que les comédiennes puissent produire en direct au sein même d’un spectacle vivant des vidéos pour une chaine YouTube… Ce procédé est amusant et entraine les comédiennes dans une performance d’un nouveau genre. Je voulais que Fuck Love s’inscrive dans notre temps et vienne également interroger la place des écrans et des réseaux sociaux, de la communication par écrans interposés, tout en abordant la question de l’amour qui reste, elle, intemporelle…